L’année 2007, et logiquement l’année 2008 sont les années “durables”. On se souvient du Pacte écologique élaboré notamment par la fondation Nicolas Hulot qui a été signé par de nombreux candidats à la Présidence. On se souvient bien sûr du Grenelle de l’environnement dont les propositions seront mises en place à partir de 2008. On se souvient encore plus récemment de la conférence de Bali, pour préparer l’après Kyoto.
Je remarque qu’après les citoyens, les politiques se sont saisis de l’écologie, en même temps que cela devienne un phénomène de masse exploité par les entreprises et la publicité.
Il s’agissait d’abord pour des secteurs bien particuliers de redorer une image souvent associée - à tort ou à raison, là n’est pas la discussion - à des procédés, business ou évènements “pas très corrects sur le plan écologique”. On pense à EDF et une publicité sur ses énergies renouvelables qui représentent 12,9% de sa production d’électricité, ou encore à Total et la marée noire de l’Erika. Et on se souvient aussi du “coup” de l’enseigne E.Leclerc au sujet des sacs plastiques, il y a de cela quelques années.
Avec les évènements politiques et médiatiques des derniers mois, toutes les marques s’y mettent progressivement. Aujourd’hui pour proposer un bon produit, il faut non seulement être de qualité, mais aussi être moins cher, et enfin favoriser “ce qui est durable”. Je ne peux m’empêcher de ne pas mentionner ce qui doit être durable tant l’exploitation de la mode du durable tend à galvauder sa signification.
En tant qu’entrepreneur, je vous recommande vivement d’investir dans ce qui vous permettrait d’être écologiquement plus sain, soit dans la production de vos produits et services, soit dans l’exploitation par vos clients de ceux-ci. C’est bon pour l’image, c’est bon pour la planète, et grâce aux médias cela devient un avantage comparatif par rapport à vos concurrents.
Attention toutefois à ne pas vous tirer une balle dans le pied : suite à la grande campagne de communication de Total par exemple qui est la conséquence des soucis d’image liés au naufrage de l’Erika, on peut se demander quel serait l’impact d’une autre marée noire ? Cela n’est bien évidemment pas souhaitable mais le risque Zéro ne peut être pris au sérieux lorsqu’on produit du pétrole.
La communication doit s’appuyer sur une évaluation des risques. C’est à dire : êtes-vous capable de faire durablement ce que vous clamez haut et fort ?
Une réponse négative pourrait durablement écorner votre image de marque.
Et vous, êtes-vous économiquement durable ?